L’innovation exige des capacités, à savoir repenser ce que l’on fait !
Cette situation de « l’ici et maintenant » demande l’usage d’une logique d’exploration, concept développé par Sarah Sarasvathy qui a démontré que c’est l’attitude la plus pertinente pour assurer la gestion des changements aléatoires que provoque tout processus d’innovation. Un enjeu est de taille : la capacité des leaders du changement à ouvrir leur esprit ! Concrètement cela se traduit par leur capacité à désapprendre pour laisser venir d’autres connaissances. Pour les responsables d’entreprise, la démarche demande un autre effort, celui de penser l’organisation « au-delà » de sa périphérie (Scharmer).
Donc, lorsque nous parlons de développer des nouvelles idées créatives ce sont nos représentations mentales qui sont sollicitées. Et ce sont elles qui, souvent, vont bloquer le processus, car cela sous-entend d’oser quitter sa manière de comprendre le monde. Innover va ainsi modifier la culture de l’entreprise ou de l’organisation.
Or, de nombreuses organisations (entreprises, universités, école) semblent ne pas vouloir apprendre des situations particulières qu’elles rencontrent. Mon expérience de coach, consultant et professeur me font penser qu’elles sont organisées prioritairement sur la base d’un contrôle qui maintient un état d’esprit « fixe » : la comparaison aux autres comme modèle d’évaluation dont le but premier est la seule obtention de bons résultats.
Je trouve passionnant que les neurosciences nous démontrent aujourd’hui qu’il existe un autre état d’esprit. Elles le nomment état d’esprit « de développement » car il recherche, lui, les occasions d’apprentissage! C’est celui qui nous fait sortir de notre zone de confort, qui ne considère pas l’échec comme une insuffisance ou le « out of the box » comme une transgression mal intentionnée des règles et usages de nos routines. Non. Cette manière de voir les chose considère toute perturbation comme une opportunité de développer des connaissances et donc, des compétences.
En conclusion, innover requiert techniquement un changement : celui de nos modes d’organisations trop (con)centrés sur le renforcement de la hiérarchie et du contrôle des personnes, au détriment des actions et des projets…
Quand on mise sur l’émergence et non plus sur le contrôle abrutissant les esprits, ce qui émerge peut (doit) être accueilli. Et cette émergence, elle devient le matériau initial de toute transformation des idées; de ce que nous faisons et de ce qui peut être amélioré.